estrangement

(1937)

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De l’anglais estrangement (« éloignement, séparation due à l'éloignement »), lui-même dérivé de l'ancien français estrangement (« processus par lequel une chose, en s'éloignant ou en changeant, de familière devient étrangère »).

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Ce mot a été (ré)introduit en français par le théologien Yves Congar en 1937 dans son ouvrage Chrétiens désunis - Principes d'un « œcuménisme » catholique (Paris, éd. du Cerf, 1937) pour pallier au manque d'un terme adéquat pour désigner le processus par lequel l'Église dite orthodoxe s'est progressivement éloignée de celle dite catholique entre les XIIe et XVIe siècles (fait le plus souvent désigné sous le nom de schisme de 1054 et que Congar, terme que Congar, en analysant les faits historiques, conteste vivement).

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estrangement \ɛs.tʁɑ̃ʒ.mɑ̃\ masculin

1. (Faux anglicisme) Processus historique d'éloignement progressif (entre la fin du XIe et le XVIe siècles) entre l'Église dite latine ou d'Occident (le monde catholique actuel) et l'Église dite grecque, byzantine ou d'Orient (le monde orthodoxe actuel), processus généralement connu sous le nom de «schisme de 1054» bien qu'il n'y eût aucun schisme à proprement parler, que les évènements de 1054 à Constantinople fussent plus anecdotiques que décisifs et n'eussent pas l'importance qu'on leur accorda plus tard.
   • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
2. Affaiblissement ou perte du sentiment d'appartenance à une communauté.
   • Pareille beauté n’existe pas là-bas, mais pas davantage en France ou ailleurs. Je ne pouvais la relier à rien, ni aux Juives les plus belles que j’avais pu connaître, qui ne suscitaient en moi aucun sentiment d’estrangement, ni à toutes celles que j’avais croisées dans d’autres contrées. — (Claude Lanzmann, Le Lièvre de Patagonie, Gallimard, 2009, chapitre XVII)
   • Les retrouver, les convaincre d’apparaître dans le film fut une autre affaire. Mais il y avait encore une raison à la nécessité pour moi de leur présence : outre le fait qu’ils étaient tous trois des personnalités d’exception, à la fois par leur intelligence, leur survie miraculeuse, leur héroïsme, leur capacité à articuler leur expérience, je ne pouvais leur parler qu’en une langue étrangère et l’estrangement, autre nom de l’éloignement que j’ai évoqué plus haut, m’était paradoxalement une condition d’approche de l’horreur. — (Claude Lanzmann, Le Lièvre de Patagonie, Gallimard, 2009, chapitre XVI)

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estrangement \Prononciation ?\

1. Étrangement.

• Français : étrangement

• Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IX^e au XV^e siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage

Dérivé de estrange, avec le suffixe -ment.

estrangement \ɪsˈtreɪnd͡ʒmənt\

1. Séparation (d'avec un conjoint).
2. Éloignement (d'avec sa famille, ses amis, etc.)
3. (Droit) Aliénation.

• États-Unis : écouter « estrangement [ɪsˈtreɪnd͡ʒmənt] »