ménagement

Français

Étymologie

Dérivé de ménager, avec le suffixe -ment.

Attestations historiques

  • 1587 : «bon exercice de l'administration domestique» bon mesnagement  (La Noue, Disc. polit. et milit., XX, p. 429, ibid.)
  • début XVIIe siècle : «mesure et économie dans la gestion et le comportement»  (D'Aubigné, Lettres Familieres, X ds Œuvres, éd. Réaume et de Caussade, I, 361)
  • 1665 : «mesure, réserve dont on use envers quelqu'un» un ménagement réciproque d'intérêts  (La Rochefoucault, Réflexions ou sentences et maximes morales, LXXXIII ds Œuvres, éd. M. D. L. Gilbert, I, 66)
  • «mesnagement de nostre France»  (Étienne Pasquier)

Nom commun

SingulierPluriel
ménagement ménagements
\me.naʒ.mɑ̃\

ménagement \me.naʒ.mɑ̃\ masculin — Il s’emploie surtout au pluriel.

  1. Circonspection, mesure dont on use à propos de quelqu’un ou de quelque chose.
    • Toute sa finesse de femme était employée en pure perte à des ménagements ignorés de celui-là même dont ils perpétuaient le despotisme.  (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Que lui importait la curiosité de ceux qui la regardaient passer ? C’est le sentiment de la conservation et le ménagement du lendemain qui font la peur : elle n’avait plus rien à conserver, ni son honneur ni sa vie ; elle n’avait pas de lendemain.  (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
    • Madame de Gromance ne concevait pas tout à fait comme M. Bergeret la gloire d’une femme. Elle y mêlait beaucoup d’intérêts sociaux et gardait des ménagements, étant du monde.  (Anatole France, Le Mannequin d’osier, Calmann Lévy, 1897, réédition Bibliothèque de la Pléiade, 1987, page 904)
    • Les cléricaux, remarquait-il au cours d'une visite qu'il fit à Waldeck dans les premiers mois de 1903, ne sauraient aucun gré des ménagements qu'on aurait pour eux. La modération gouvernementale leur apparaîtrait comme un signe de faiblesse.  (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
    • Mais alors il fallait m’avertir. Nous nous serions arrangés. Nous aurions pris des ménagements.  (Henri Troyat, Le mort saisit le vif, 1942, réédition Le Livre de Poche, page 234)
    • Ce qui prouve qu'en protestant quand il est encore temps
      On peut finir par obtenir des ménagements !
       (Boris Vian, On n'est pas là pour se faire engueuler)
    • Je me suis pris furtivement à regretter ces médailles et distinctions de l’âge adulte qui vous accordent des ménagements dans l’existence, surtout celle qui a le privilège d’arracher le commissaire de police à son arrière-boutique pour venir dialoguer avec vous, sur le mode navré.  (Antoine Blondin, Monsieur Jadis ou l'École du soir, 1970, réédition Folio, 1972, page 19)

Dérivés

Traductions

Prononciation

Anagrammes

→ Modifier la liste d’anagrammes

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (ménagement), mais l’article a pu être modifié depuis.
Cet article est issu de Wiktionary. Le texte est sous licence Creative Commons – Attribution – Partage à l’identique. Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.