trotter
Français
Étymologie
- (XIIe siècle) Altération de l’ancien français troter, emprunt au vieux haut allemand trotōn « presser les raisins » (v. 1000), intensif apophonique de tretan « marcher, piétiner » ; le vieux haut allemand a donné l’allemand (vieilli) trotten « presser (raisins) » et régional Trotte « pressoir à vin »[1] ; à rapprocher du latin tripodo.
Verbe
trotter \tʁɔ.te\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se trotter)
- Aller le trot.
Et ce n'est pas qu'il trottât mal, ou qu'il ruât, ou qu'il fût encore plus âne que les autres ânes.
— (Vladimir Volkoff, Les Brumeurs de la mer : Olduvai͏̈, Julliard/L'Âge d'Homme, 1980, page 222)- Ce cheval trotte sous lui : Il n’avance pas.
- (Familier) (Par extension) Marcher à petits pas rapides.
On le voit trotter toute la journée.
Les souris trottent dans le grenier.
- (Sens figuré) Venir sans cesse à l'esprit.
On franchit une rivière aux basses eaux coulant sur le sable, et on laisse sur le côté, des rochers dont les formes bizarres font trotter l'imagination.
— (Eugène Gallois, À travers les Indes, 1899)
- (Sens figuré) (Familier) Faire beaucoup de courses, de démarches pour quelque affaire.
Il y a longtemps que je trotte pour cette affaire-là.
Il leur arrivait de faire des réflexions désobligeantes : « Alors ? ta maman trotte toujours ? » Leur malveillance les déconsidérait sans atteindre maman.
— (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 19)
- (Transitif) (Manège) Faire trotter.
Trotter un cheval à la longe.
- (Pronominal) (Argot) Partir, filer, s’en aller.
— Mes enfants, y a pas, il faut songer à se trotter.
— (Colette, La Retraite sentimentale, 1907)- – On s’trotte.
– Et comment qu’on s’trotte ! — (Léon Frapié, Réalisme, dans Les contes de la maternelle, 1910, éditions Self, 1945, page 131) En somme, c’est un roussin, derrière les volets, il doit nous zyeuter, si on se calte sur la droite, il nous pincera après le pont ; si on se trotte par la gauche, il nous acculera contre la flotte…
— (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Le train perdu, 1912, chapitre I)Oui, me dit Duroc, Tacherot s’est trotté.
— (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 263)Toutes les mêmes. Quand elles ont dans la boule de se trotter, rien à faire.
— (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
Dérivés
- introttable
- trottable
- trotte-chemin
- trotte-menu
- trottement
- trotter à la longe
- trotter à l’anglaise
- trotter dans la cervelle
- trotter dans la tête
- trotter l’amble
- trotter menu
- trotter par la cervelle
- trotter par la tête
- trotteur
- trottier
- trottiller
- trottinement
- trottis
- trotton
Proverbes et phrases toutes faites
- on entendrait une souris trotter (on n’entend pas le plus léger bruit)
Traductions
- Allemand : traben (de), trotten (de)
- Anglais : trot (en)
- Arabe : أسرع (ar), هرول (ar)
- Catalan : trotar (ca)
- Espagnol : trotar (es)
- Espéranto : troti (eo)
- Féroïen : renna (fo), ganga kvikliga (fo)
- Finnois : ravata (fi)
- Frison : drave (fy)
- Ido : trotar (io)
- Italien : trottare (it)
- Mapuche : trelpongün (*), trelpongkülen (*)
- Néerlandais : draven (nl), dribbelen (nl)
- Portugais : trotar (pt), trotear (pt)
- Same du Nord : njolggástit (*)
- Songhaï koyraboro senni : zoko-zoko (*)
- Wallon : troter (wa), trafter (wa)
Prononciation
- France : écouter « trotter [tʁɔ.te] »
- France (Lyon) : écouter « trotter [Prononciation ?] »
Références
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (trotter), mais l’article a pu être modifié depuis.
- Wolfgang Pfeifer (s. la dir. de), art. « trotten », dans Etymologisches Wörterbuch des Deutschen, 7e éd., Munich, dtv, 2004.
Anglais
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