effarer

Français

Étymologie

(Vers 1200) Preudom qui si ies efferes, « troublé, bouleversé »  (Jean Bodel, Le Jeu de saint Nicolas), (XIVe siècle) Sire roi Guiteclin, n’aiés chiere effarée  (Tristan de Nanteuil).
Étymologie obscure :
  1. Apparenté[1] à l’occitan esferar (« effrayer, effaroucher ») ; du latin efferare rendre sauvage »), de ferus (« farouche ») qui donne efferé.
  2. Peut-être[2] doublet, avec métathèse du r, de l’ancien français esfreer, esfraer (« effrayer »), avec l’influence de farouche.

Verbe

effarer \e.fa.ʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’effarer)

  1. Troubler tellement une personne ou un animal que son air et ses yeux ont quelque chose de hagard, frapper de quelque trouble moral qui se peint sur la physionomie.
    • Un bruit se produisit à ses pieds qui l’effara, et une sarcelle se jeta à l’eau en se sauvant effrayée.  (Hector Malot, En famille, 1893)
    • Des lapins trottaient déjà et j’effarai des oiseaux.  (Sidonie-Gabrielle Colette, Le Képi, Fayard, 1943 ; réédition Le Livre de Poche, 1968, page 109)
    • Les oiseaux innombrables nichent dans les falaises escarpées, et effarés par la sirène des navires, s'envolent en nuages bruyants.  (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • J’ai rencontré, parmi mes camarades de réserve, de hauts fonctionnaires, des chefs de grandes entreprises privées. Tous, comme moi, s’effaraient d’être contraints à des besognes paperassières que, dans le civil, ils auraient abandonnées aux plus modestes de leurs sous-ordres.  (Marc Bloch, L’Étrange Défaite, chapitre 3 : La déposition d’un vaincu, 1940)
  2. Frapper de terreur, effrayer.
    • Il est venu tout effaré nous dire cette nouvelle.
    • Pourquoi vous effarer de si peu de chose ?
    • Après être resté un moment l’oreille tendue, ne respirant pas pour mieux entendre, un frisson me fit tressaillir, le silence de la lande m’avait effaré ; j’avais peur.  (Hector Malot, Sans famille, Dentu E., 1887, pages 1-347)
    • Ce jour-là, Pierre ne raisonna pas, prit une voiture, donna l’adresse, pour être sûr de ne pas s’effarer et tourner court, en chemin.  (Émile Zola, Les Trois Villes : Paris, 1897)
  3. Faire pâlir; faire perdre son fard.
  4. (Sens figuré) (Pronominal)
  5. (Pronominal) Devenir hagard.
    • L’homme ne répondit pas, arrondit des yeux inquiets d’idiot qui s’effare.  (Émile Zola, Paris, 1897)

Synonymes

Dérivés

Traductions

Prononciation

Anagrammes

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Références

  1. « effarer », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
  2. « effarer », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (effarer), mais l’article a pu être modifié depuis.
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