heimatlos

(XIX^e siècle) Emprunt à l’allemand heimatlos.

heimatlos \aj.ma.tlos\

1. (Vieilli) Apatride.
   • Mais c’est tout de même drôle, avouez-le, de rencontrer à tout instant des gaillards qui parlent de la lutte des classes avec des tortillements d’auriculaire, des soupirs et des airs navrés comme s’ils appartenaient vraiment à on ne sait quelle humanité supérieure alors qu’une hâtive adaptation fait de la plupart d’entre eux des êtres socialement heimatlos. — (Georges Bernanos, Les Grands Cimetières sous la lune, Plon, Paris, 1938)
   • C’est ce que le tribunal de la Seine a fort bien compris quand il a décidé qu’un israélite heimatlos ne pouvait se réclamer de la loi mosaïque. — (F. Cluzel, « Le mariage et le divorce confessionnels des étrangers en France », Droit international privé, numéros 1-2, 1909, page 30)
2. (En particulier) Qualifie un Allemand exilé, notamment pour fuir le nazisme.

• heimathlos (Désuet)

• apatride

heimatlos \aj.ma.tlos\ masculin

1. Apatride, en parlant des Allemands ayant fui leur pays, en particulier pendant la période nazie.
   • Dans les documents diplomatiques français, les non-optants sont alors souvent décrits comme des « heimatlos », terme d’origine germanique s’appliquant au XIX^e siècle à « celui qui est libre ou détaché du lien de nationalité ». Le terme d’apatride, apparu sous la plume de Charles Claro en 1918 dans un article du journal La Loi, supplante rapidement celui d’« heimatlos ». — (Gildas Brégain, Syriens et Libanais d’Amérique du Sud (1918-1945), Paris, l’Harmattan, 2008, page 79)
   • Le début du XIX^e siècle est marqué, dans toute la Suisse, par la prise de conscience de l’existence des heimatlos. — (Charly Veuthey, Martine Wolhauser, Fribourg et ses vagabonds, Fribourg, La Sarine, 2002, page 125)

• heimathlos (Désuet)

• apatride

Dérivé de Heimat (« patrie »), avec le suffixe -los (« sans »).

heimatlos \ˈhaɪ̯maːtloːs\

1. Apatride.

• heimathlos (Désuet)

• Heimatloser

• Berlin : écouter « heimatlos [ˈhaɪ̯maːtloːs] »