mort aux vaches
: mort-aux-vaches
Français
Étymologie
- (fin du XIXe siècle) Composé de mort et de vache qui prend le sens argotique de « policier » vers 1840[1].
- On donne à cette expression deux origines. La première remonte à l'époque d'Henri IV où celui-ci aurait assiégé Paris. Ses étendards arborant deux vaches, les Parisiens créèrent l'injure. La seconde remonte à 1870 lors de la guerre franco-allemande. Sur les postes allemands était inscrit « Wache » signifiant « sentinelle ». Les Français se seraient alors exclamés « Mort aux Waches ! » qui serait devenu «Mort aux vaches !». Par extension, elle s'adresse maintenant aux forces de l'ordreRéférence nécessaire.
Locution interjective
mort aux vaches \mɔ.ʁ‿o vaʃ\
- (Populaire) (Politique, Anarchisme) (Injurieux) Cri antimilitariste, anarchiste ou communard ; injure lancée aux forces de l’ordre.
Au moment où le corps de Jean Roule, le grand meneur de la grève, était apporté sur une civière, des vociférations terribles retentirent, lancées par des voies rauques :
— (Richard O’Monroy, Cocardes et dentelles, C. Lévy, 1898, p. 301)
« — Mort aux bourgeois ! — Vive l’anarchie ! — Vive la Commune ! — Mort aux vaches ! »J’ai dit : « Mort aux vaches ! » parce que M. l’agent a dit : « Mort aux vaches ! » Alors j’ai dit : « Mort aux vaches ! »
— (Anatole France, Crainquebille dans Opinions sociales, G. Bellais, 1902)Nous sommes tous ici de bons zigs, pas de fainéants parmi nous, de francs-maçons ou de délateurs, tous révolutionnaires, tous affiliés à la Confédération du Travail, tous pour la grève générale et pour la propagande par le fait, tous pour faire sauter la société capitaliste les quatre fers en l’air. Mort aux vaches ! mort aux bourgeois ! voilà notre mot d’ordre.
— (Émile Flourens, Les Jaunes et les Rouges, ou l'École sans Dieu, 1910, acte IV, scène 1)Frénétiqu’ l’une d’ell’ attache
— (Georges Brassens, Hécatombe, 1953)
Le vieux maréchal des logis
Et lui fait crier : « Mort aux vaches,
Mort aux lois, vive l’anarchie ! »Comment ça, « Mort aux vaches » ? Mais c'est beaucoup trop court !
— (Philippe Normand, Langue de keufs sauce piquante, 2014)
Vous pourriez essayer d'étoffer le discours.
Il faudrait amplifier et varier les insultes,
Ou les gens finiraient par vous traiter d'inculte.- T'aurais pas voulu qu'on l'attache
Y t'aurait miaulé: « Mort aux vaches ! »
Le petit chat est mort
Il est tombé du toit
C'est comme ça — (Renaud Séchan, Le petit chat est mort, 1994)
Locution nominale 1
mort aux vaches \mɔ.ʁ‿o.vaʃ\ masculin, invariable
- Nom donné à un tatouage, formé de trois points disposés en triangle, qui indique un rapport conflictuel aux autorités.
Aussi n’ai-je pas l'intention de parler ici des tatouages les plus communs et les plus symboliques, tels les 3 points de la face dorsale du premier espace intermétacarpien qui doit se lire « mort aux vaches », ni des mamelons tatoués en tête de chat.
— (Georges Salan, 33 ans de centrale, 1971.)Les copains de la place Colbert se tatouaient au stylo-plume un Mort aux vaches qui valait tampon d’admission au cercle des potes de Basile et de Guy Raynaud ».
— (Alain Babanini, Le Notus continuera de naviguer, 2011.)
Locution nominale 2
mort aux vaches \mɔ.ʁ‿o.vaʃ\ féminin, invariable
- Nom vernaculaire du sardoa (nommé sardonia herba par les Grecs) ou de la renoncule scélérate (Ranunculus sceleratus)[2].
Traductions
Prononciation
- France (Toulouse) : écouter « mort aux vaches [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « mort aux vaches [mɔʁ‿o·vaʃ] »
- France (Vosges) : écouter « mort aux vaches [Prononciation ?] »
- France (javanais) : merci de préciser une prononciation phonétique ou un fichier audio (voir la notice)
Références
- « vache », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- Félix Édouard Guérin-Méneville, Dictionnaire pittoresque d'histoire naturelle et des phénomènes de la nature, 1837
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