suborner

Français

Étymologie

(XVIe siècle)[1] Du latin subornare.

Verbe

suborner \sy.bɔʁ.ne\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Porter, par tout moyen, à faire une mauvaise action, une action contre le devoir.
    • On dit aussi qu’il exporte illégalement des œuvres d’art et qu’il n’a pas son pareil pour suborner les curés de campagne.  (Arturo Pérez-Reverte, traduit par Jean-Pierre Quijano, Le Tableau du maître flamand, J.-C. Lattès, 1993, page 49)
    • En tout cas, j’admets que les chefs de Zuruaga ont plus de pouvoir que je ne le croyais : suborner une paire d’officiers n’est pas facile, mais suborner tout un contingent envoyé par le ministre demande beaucoup d’argent et de préparation.  (Carlos Salem, Je reste roi d’Espagne, traduction de Danielle Schramm, Actes Sud, 2011)
  2. (En particulier) Séduire une femme ou une jeune fille.
    • […] Je recueille avec zèle un homme en sa misère,
      Je le loge, et le tiens comme mon propre frère ;
      De bienfaits chaque jour il est par moi chargé ;
      Je lui donne ma fille et tout le bien que j’ai :
      Et, dans le même temps, le perfide, l’infâme,
      Tente le noir dessein de suborner ma femme ; […]
       (Molière, Tartuffe ou l’Imposteur, acte V, scène 3, première tirade d’Orgon, 1664)
    • Cet homme avait suborné, disait-on, aux environs de Coulommiers, une fille riche, et forcé les parents à la lui donner.  (Honoré de Balzac, Pierrette, 1840)
  3. (Droit) Amener à faire un faux témoignage.
    • Étant prouvé que la Menoux n’a pas été subornée par Me Tarlet, on aura de la peine à se persuader qu’elle ait voulu prendre sur elle de suborner des témoins en sa faveur.  (Supplément au Mémoire de Me François Tarlet, Notaire Royal à Saint Pierre-le-Vieux, appellant. Contre Me François Gallay, Prêtre Curé de la Paroisse de Matour, intimé. Et encore contre Philiberte Robin, fille domestique, aussi intimée, J. M. Barret, Lyon, 1771, page 31)
    • Vous oubliez, va-t-on m’objecter, que cet homme qui devrait être le premier à respecter la justice de son pays aurait cherché à suborner un témoin pour qu’il mente devant le tribunal !  (Madeleine Chapsal, Mes éphémères, Fayard, 2003)

Synonymes

Dérivés

Apparentés étymologiques

Traductions

Prononciation

Paronymes

Anagrammes

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Références

  1. « tasché de nous suborner & distraire ceste puissante intelligence », Discours sur l’histoire du roy Charles VII, jadis escripte par Maistre Alain Chartier son Secretaire, Abel Langelier, Paris, 1594, page 128.
  • Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (suborner)
  • « suborner », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
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