égratigner

De l’ancien français esgratigner.

égratigner \e.ɡʁa.ti.ɲe\ transitif 1^er groupe (voir la conjugaison)

1. Écorcher légèrement la peau avec une griffe, les ongles, etc.
   • Le chat l’a égratigné.
   • Ces deux enfants ne sauraient jouer ensemble sans s’égratigner.
2. (Sens figuré) Jouer médiocrement d'un instrument à cordes pincées.
   • Ses yeux s'arrêtèrent alors sur ses deux musiciens placés sur une espèce d'estrade, l'un égratignant son luth, l'autre raclant sa viole avec la même animosité que le roi mettait à piquer son veau. — (Alexandre Dumas, Le comte de Moret (Le sphinx rouge), 1865, III, 2)
3. (Sens figuré) Blesser légèrement par des propos piquants.
   • Il prend plaisir à égratigner les gens.
4. (Sens figuré) (Familier) Chercher de manière ou d’autre à satisfaire sa méchanceté ou sa malice.
   • S’il ne peut mordre, il égratigne.
5. (Par analogie) Labourer peu profondément.
   • Un simple hersage ne fait qu’égratigner la terre.
   • Lorsque [les fellahs] arrivent sur une terre très fertile, ils jettent simplement de la semence sur la terre inculte, et ensuite égratignent le sol de leur charrue sans herser, ni fumer. — (Eugène Blairat, Tunis : Impressions de voyages, Paris : Librairie Ch. Delagrave, 1891)
6. (Soierie) Donner une certaine façon à une étoffe de soie avec un fer dentelé.
   • Égratigner du satin.
7. (Peinture) Peindre à fresque en lignes tracées avec une pointe de fer sur un enduit blanc superposé à un fond noir.
8. (Gravure) Tailler une planche avec des traits qui ne portent pas.
   • Cette planche, cette gravure n’est qu’égratignée.
9. (Travail du cuir) Découper une peau.

• égratignement
• égratigneur
• égratignure

• France (Lyon) : écouter « égratigner [Prononciation ?] »
• France (Lyon) : écouter « égratigner [Prononciation ?] »

• Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (égratigner), mais l’article a pu être modifié depuis.