narquois
Français
Étymologie
- (1590)[1] Avec pour le sens moderne, l’influence de narguer que Littré donne pour étymon du mot[2], probablement de l’ancien français arquin (« soldat, vagabond »)[1] avec agglutination de la nasale de l'article indéfini ; arquin avait le sens de « archer »[1], la finale est influencée par matois avec lequel il était souvent associé[1].
Adjectif
Singulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | narquois \naʁ.kwa\ | |
Féminin | narquoise \naʁ.kwaz\ |
narquoises \naʁ.kwaz\ |
narquois \naʁ.kwa\
- Rusé, moqueur, ironique, malicieux.
Les autres approchaient, goguenards, hurlant toujours et bientôt les deux groupes s’affrontèrent, l’un joyeux et narquois, l’autre ahuri et digne.
— (Louis Pergaud, Le retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)L’opposition assistait avec une sorte de pitié narquoise à l’affolement de la majorité.
— (Philippe Henriot, Le 6 février, 1934)Vous verrez voir qu’il va revenir ! précisa d’un ton narquois la débitante.
— (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)Elle me lorgne, l’œil narquois, méchant pour tout dire.
— (Philippe Delaroche, Caïn et Abel avaient un frère, Éditions de l’Olivier / Le Seuil, 2000, page 112)
- (Désuet) Argotique.
… plusieurs manuscrits… tant en la langue vulgaire que narquoise.
— (L'Abbé D'Aubignac, Nouvelle Histoire du temps, 1655)
Dérivés
Traductions
- Allemand : neckisch (de), schelmisch (de), spöttisch (de), listig (de), verschmitzt (de)
- Anglais : sardonic (en), snide (en), snarky (en)
- Arabe marocain : مكار ساخر (*)
- Catalan : sorneguer (ca)
- Espagnol : socarrón (es)
- Grec : ειρωνικός (el) ironikós
- Italien : beffardo (it)
- Kotava : kicedjaf (*)
- Néerlandais : schamper (nl), sardonisch (nl)
- Occitan : trufandièr (oc) masculin
- Roumain : șmecheresc (ro)
Nom commun
Singulier et pluriel |
---|
narquois \naʁ.kwa\ |
narquois \naʁ.kwa\ masculin, singulier et pluriel identiques
- (Argot) (Désuet) Mendiant, coquin, filou.
C’était une espèce de faux soldat, un narquois, comme on disait en argot, qui défaisait en sifflant les bandages de sa fausse blessure, et qui dégourdissait son genou sain et vigoureux, emmailloté depuis le matin dans mille ligatures.
— (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1832)
- (Argot) (Désuet) Argot.
Parler narquois, parler argot.
Tu m’appris à parler le narquois, à me déguiser de vingt manières diverses, comme feu Protéus quand il était pressé des gens ; à ficher le couteau dans le nœud d’une planche à trente pas de distance ; à moucher une chandelle d’un coup de pistolet ; à passer comme la bise à travers les serrures ; à me promener invisible par les logis, de même que si j’eusse eu une main de gloire en ma possession ; à trouver les cachettes les plus absconses, et cela sans baguette de coudrier !
— (Théophile Gautier, Le capitaine Fracasse, 1863)Jusqu’à Vidocq, tous les témoignages attestent le caractère cryptologique du jobelin, du blesquin, du narquois, de l’argot, langages secrets et conventionnels dont se servent les classes criminelles pour éluder l’attention de leurs dupes.
— (Pierre Guiraud, L’argot, Que sais-je ?, 1956)
Prononciation
- La prononciation \naʁ.kwa\ rime avec les mots qui finissent en \wa\.
- France (Paris) : écouter « narquois [naʁ.kwa] »
- Suisse (canton du Valais) : écouter « narquois [naʁ.kwa] »
- France (Vosges) : écouter « narquois [naʁ.kwa] »
Voir aussi
- narquois sur le Dico des Ados
Références
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (narquois)
- « narquois », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- « narquois », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
Moyen français
Étymologie
- Voir narquois ci-dessus.
Nom commun
narquois *\Prononciation ?\ masculin
Références
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
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