gouffre

Français

Étymologie

(XIIe siècle) De l’ancien français gofre, goufre, issu avec métathèse et rhotacisme du bas latin colfus, culfus « golfe, repli de la côte ; vallée encaissée », variante de colpus, emprunt au grec ancien κόλπος, kólpos « sinuosité, pli creux »[1].

Nom commun 1

SingulierPluriel
gouffre gouffres
\ɡufʁ\

gouffre \ɡufʁ\ masculin

  1. (Spéléologie) Cavité souterraine naturelle, large et profonde.
    • A l'ouest du village de Mosnay, près du hameau des Jadrets, s'ouvre un gouffre explorable. Il s'agit de la perte d'un ruisseau coulant depuis le sud et qui, au nord de la D 30a, s'encaisse profondément dans un ravin […].  (Jacqueline Lorenz, Le Dogger du Berry: contribution à la connaissance des plates-formes carbonatées européennes du Jurassique, Éditions du BRGM, 1992, page 171)
    1. (En particulier) Une telle cavité qui s'ouvre à la surface du sol.
  2. (Sens figuré) (Soutenu) Ce qui donne une impression de vide abyssal, en parlant de certaines choses.
    • Et d'autres lames s’abattaient sans cesse sur l’épave. La mer achevait son œuvre. Encore quelques chocs, et la coque effondrée allait disparaître dans le gouffre tourbillonnant du chenal.  (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, tome 2, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 224)
    • Il voit Paris, non comme un gouffre où l’on sombre et qui vous dévore, mais comme un rêve flamboyant, où l’or se gagne, s’enlève à larges pelletées, où le plaisir est sans fin.  (Octave Mirbeau, Le Tripot aux champs, Le Journal, 27 septembre 1896)
    • Le gouffre de l’oubli.
    • Le gouffre du passé.
    • Le gouffre de l’éternité.
  3. (Sens figuré) Chose qui cause des frais, des sacrifices, des pertes immenses.
    • « Crossrail », une sorte de RER traversant Londres d’est en ouest, qui devait montrer la capacité du secteur privé à construire une grosse infrastructure dans les délais, se révèle être un gouffre financier que les pouvoirs publics sont sans cesse appelés à combler.  (Philippe Bernard, Le train de nuit Londres-Edimbourg tourne au cauchemar, Le Monde. Mis en ligne le 5 juillet 2019)
    • Les maisons de jeu sont des gouffres pour les jeunes gens.
    • Ce pays devint un gouffre où s’engloutissaient nos armées et nos trésors.
    1. Grand nombre de malheurs, de misères, de chagrins qui accablent à la fois une personne, une famille, etc.
      • Dans quel gouffre d’horreurs cet événement nous a plongés !
      • Tomber dans un gouffre de malheurs, de misères.
    2. Grand dissipateur de richesses.
      • C’est un gouffre que cet homme-là.
  4. (Sens figuré) Grande distance qui sépare les humains, les choses.

Synonymes

Dérivés

Traductions

Traductions à trier

Nom commun 2

SingulierPluriel
gouffre gouffres
\ɡufʁ\

gouffre \ɡufʁ\ masculin

  1. (Héraldique) (Très rare) Meuble représentant un tourbillon d’eau au centre des armoiries. Il est généralement représenté d’azur. Il est essentiellement utilisé en héraldique britannique. Il présente la particularité de sortir des bords du champ. D’ordinaire il est dextrogyre.
    • D’argent au gouffre d’azur sénestrogyre, qui est de la famille Gorges, armes parlantes. → voir illustration « armoiries avec un gouffre »

Traductions

Prononciation

Voir aussi

Références

  • [1] « gouffre », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (gouffre), mais l’article a pu être modifié depuis.
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