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Annexe:Prononciation/breton

Cette page décrit la prononciation du breton standard et populaire.

Alphabet du breton

Avant toute chose intéressons-nous à l’alphabet du breton cela nous permettra d’organiser l’article par la suite.

MajusculeMinusculePrononciation API
1.  A   a  /a/
2.  B   b  /be/
3.  CH   ch  /ʃə/
4.  C'H   c'h  /xə/
5.  D   d  /de/
6.  E   e  /e/
7.  F   f  /ɛf/
8.  G   g  /ɡe/
9.  H   h  /haʃ/
10.  I   i  /i/
11.  J   j  /ʒi/
12.  K   k  /ka/
13.  L   l  /ɛl/
14.  M   m  /ɛm/
15.  N   n  /ɛn/
16.  O   o  /o/
17.  P   p  /pe/
18.  R   r  /ɛʁ/
19.  S   s  /ɛs/
20.  T   t  /te/
21.  U   u  /y/
22.  V   v  /ve/
23.  W   w  /we/
/daw ve/
24.  Y   y  /ji/
/i.ɡʁɛk/
25.  Z   z  /zɛd/

Remarques concernant l’orthographe du breton

  • Il est assez semblable à l’alphabet du français, néanmoins il ne contient pas les lettres  c ,  q  et  x .
  • L’orthographe bretonne comporte :
    • Cinq voyelles : a, e, i, o, u.
    • Dix-huit consonnes : b, ch, c'h, d, f, g, h, j, k, l, m, n, p, r, s, t, v, z.
    • Trois semi-consonnes (ou semi-voyelles) : u, w, y.

Nous verrons tout ceci plus en détail au fil de cet article.

Nous pouvons dès à présent nous intéresser à l’alternance des consonnes voisées/non-voisées qui est essentielle en breton.

Voir aussi

Tableau des alternances voisée/non-voisée

SourdesVoisées
Graphie Prononciation Graphie Prononciation
1.  p  /p/  b  /b/
2.  f  /f/  v  /v/
3.  t  /t/  d  /d/
4.  s  /s/  z  /z/
5.  ch  /ʃ/  j  /ʒ/
6.  k  /k/  g  /ɡ/
7.  c'h  /x/ ou /χ/ou /h/  c'h  /ɣ/ ou /ɦ/

Changement du trait voisé/non-voisé des consonnes finales :

  • Dans le Wiktionnaire les prononciations des mots bretons sont données in pausa, c’est-à-dire lorsque ces mots sont en finale absolue ou prononcés de manière isolée.
  • La consonne finale d’un mot in pausa est prononcée non-voisée, sauf s’il est suivi d’une voyelle, d’une semi-consonne, d’un  h  muet ou d’une des quatre consonnes  l ,  m ,  n  et  r .
  • Elle est alors prononcée voisée. Cette alternance n’est pas notée par écrit.

Exemples

  • Le mot mab fils ») se prononce /ˈmɑːp/ en finale absolue, mais mab e dad le fils de son père ») se prononce /ˌma.be.ˈdɑːt/.
  • Le mot mat bon ») se prononce /ˈmɑːt/ en finale absolue, mais mat eo c’est bon ») se prononce /ˈmɑː.dɛo̯/.

Alternance voisée/sourde et découpage syllabique ou sandhi

Le principe semble simple :

  1. Lorsque la consonne fait partie des consonnes dites voisées, à savoir : g, d, b, j, c’h (prononcé /ɣ/ ou /ɦ/), v ou encore z.
    • Elles ont tendance à se retrouver dans la syllabe suivante, si elle se trouve dans un mot après une voyelle (cf l’exemple ci-dessus).
      • La voyelle semble « l’emporter » sur ces consonnes, de par ce fait les voyelles deviennent plus longue.
        • C’est comme si elles s’enfonçaient dans du « beurre mou », elles peuvent le façonner à leurs guises.
  2. Le deuxième cas est à mi-chemin entre le premier point et le troisième étudié ici, d’où sa place dans cette liste. Il concerne les cas ou deux consonnes voisées se suivent.
    • Il semble y avoir deux écoles de prononciation sur ce point. Voici les règles :
      • La première stipule que lorsque deux consonnes dites voisées se suivent elles seront prononcées à l'oral comme leurs équivalentes sourdes. Il s’agit là d’une liaison qui se fait de manière inconsciente par une bonne partie de la Bretagne bretonnante. Il semblerait qu’elle soit la règle pour tous, encore plus lorsque les locuteurs parlent vite.
        • Certains bretonnants proposent notamment de retranscrire ces liaisons à l’écrit, mais l’usage ne semble pas suivre cette règle.
      • Néanmoins, comme la règle précédente n’est pas de mise partout, il existe aussi une autre règle de prononciation qui veut qu’il y ait une petite pause à l’oral ou une voyelle neutre qui se glisse entre ces deux consonnes voisées.
        • Ainsi : « Ed du » (blé noir, sarrasin) doit être vu par la première école comme "Ed du" et prononcé /ˈed‿ty/ ou encore /et‿ˈthy/.
        • Dans la seconde école « Ed du » est prononcé /ˈed.dy/. On notera que la prononciation de la première école semble bien plus facile à prononcer, notamment lorsque le tempo de la parole est rapide.
  3. Lorsque la consonne fait partie des consonnes dites sourdes ou non-voisées, à savoir : k, t, p, ch, c'h (prononcé /x/ ou /χ/ ou /h/), f, s.
    • Elles ont tendance à rester dans la mêle syllabe que la voyelle.
      • La voyelle « s’écrase » sur ces consonnes, de par ce fait elles deviennent plus courtes.
        • C’est comme si elles se cognaient à un « mur infranchissable », elles sont alors stoppées net.

Légende des tableaux

Noms des colonnes

  • La colonne «  » numérote les lignes du tableau.
  • La colonne « Écriture commune » correspond à la graphie du son en peurunvan.
  • La colonne « Prononciation » contient le phonème retranscrit en API.
  • La colonne « Enregistrement » propose un enregistrement.
  • La colonne « Exemple » contient un exemple en peurunvan et sa retranscription en API.
  • La colonne « Similaire à » donne un exemple de mot dans une autre langue contenant le phonème décrit.
  • La colonne « Commentaire » donne des précisions lorsque c'était jugé utile.

Concernant les dialectes

  • Il est parfois fait mention de la prononciation dialectale de cette manière : (dialectal : Go.).
    • Le « Go. » abréviation de « Gouelaoueg » (Goélloais), fait référence au dialecte du breton du Goëlo.
    • Le « Gw. » abréviation de « Gwenedeg » (Vannetais), fait référence au dialecte du breton du pays de Vannes.
    • Le « K. » abréviation de « Kerneveg » (Cornouaillais), fait référence au dialecte du breton de Cornouaille.
    • Le « L. » abréviation de « Leoneg » (Léonard), fait référence au dialecte du breton du pays Léon.
    • Le « T. » abréviation de « Tregerieg » (Trégorois), fait référence au dialecte du breton du pays Trégor.

Autres

  • Lorsqu’il y a un tiret « - » dans la colonne « Exemple » cela revient à dire que le point étudié semble impossible.
  • Lorsqu'il n’y a pas de contenu dans une cellule, cela veut tout simplement dire qu’aucun exemple n’a été trouvé pour l’instant. Cela indique une possibilité.
  • Le découpage syllabique des mots retranscrits en API est représenté par un point utilisé normalement en ponctuation comme celui-ci isolé /./ et présent dans l'exemple /ˈyː.vɛl/.

Voyelles

Cas du « a »

Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  a  /a/ kas

/ˈkasː/

patte Voyelle courte et ouverte.
/aˑ/ sac’h

/sɣ/

Voyelle semi-longue et semi-ouverte.
/ɑː/ tad

/ˈtɑːt/

pâte Voyelle longue et large.
« e » fermé
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  e  /e/ boest

/ˈbwest/

élève Voyelle courte
/eˑ/ lec’h /lɣ/ Voyelle semi-longue
/eː/ per

/ˈpʁ/

(allemand : belegen) Voyelle longue
« e » ouvert
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  e  /ɛ/ gell

/ˈɡɛlː/

élève Voyelle courte
/ɛˑ/ Voyelle semi-longue
/ɛː/ berr

/ˈbɛːʁ/

(anglais : software (U.K)) Voyelle longue

Cas du « i »

Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  i  /i/ pik

/ˈpik/

pique-nique Voyelle courte
/iˑ/ Voyelle semi-longue
/iː/ biz

/ˈbs/

(anglais : bee) Voyelle longue
« o » fermé
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  o  /o/ pok

/ˈpokː/

hôte Voyelle courte
/oˑ/ Voyelle semi-longue
/oː/ dor /ˈdʁ/ (allemand : ohne) Voyelle longue
« o » ouvert
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  o  /ɔ/ korn

/ˈkɔʁn/

bosse Voyelle courte
/ɔˑ/ Voyelle semi-longue
/ɔː/ torr

/ˈtɔːʁ/

(anglais : saw) Voyelle longue

Cas du « u »

Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  u  /y/ butun

/ˈby.tːyn/

lutte Voyelle courte
/yˑ/ Voyelle semi-longue
/yː/ uvel

.vɛl/

(allemand : über) Voyelle longue

Remarques concernant les voyelles seules

  • a : Il y débat autour du fait qu’il y ait deux prononciations au  a  en breton. Mentionnons ici ce que dit Mikael Madeg : Pour certains il faut (Geriadur Brezhoneg), ou il n'est pas indispensable (F. Falc’hun), de distinguer deux « a », et pour d’autres (A. Sommerfeld) il y a hésitation[1]. Ici il a été choisi de prendre le parti prôné par le dictionnaire An Here de 1995. En effet, cet ouvrage est l'œuvre collective d'un groupe de linguistes bretons venant de toute la Basse-Bretagne ayant travaillé sur ce dictionnaire. C'est pourquoi nous pouvons penser que ce point a été débattu avant d'arriver à cette conclusion. La carte du Nouvel atlas linguistique de Basse-Bretagne traitant du mot  bras  (grand) montre bien comment la prononciation /aː/ semble être la plus répandue et de loin. Il existe toutefois d'autres prononciations qui sont moins répandues, telles que /ɑː/, /auː/, /æː/ et /ɔː/ ou encore /ɒː/.
  • e : Le  e  breton couvre les  é  et  è  du français. Il semblerait qu’il soit un peu plus fermé que les deux sons du français mentionnés tantôt[2].
  • i : Il semblerait que le  i  breton soit le même que celui du français. Ou tout du moins le « i » court[2]. La méthode d'apprentissage du breton Oulpan (qui est à tendance trégoroise), donne une opposition entre un « i court » /ɪ/ et un « i long » /iː/. Il semblerait que le système d'écriture traditionnel du pays de Vannes écrivait un « e » et qui se prononçait /ɛ/ là où le KLT donnait à lire un « i ». Cela démontre que le « i » était tellement court qu'il avait perdu tellement de sa couleur qu'il s'approchait du « schwa ».
  • o : Les deux  o  du breton sont comparables à ceux du français. Toutefois il est à noter que /o/ semble être plus fermé[2].
  • u : Le  u  breton court correspond au  u  français court[3].

De manière générale, on peut dire qu’en breton lorsque les voyelles sont plus longues elles sont plus fermées. Dans beaucoup d’ endroits de Basse-Bretagne, il y a une tendance naturelle à prononcer un schwa lorsque les voyelles ne sont pas dans les syllabes accentuées.

Dérivés de « a »

Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  à 

(dialectale: Gw.)

/a/ diàr

(diwar)

/ˈdiaʁ/

Voyelle courte et ouverte.
2.  á 

(emprunt mot étranger)

/ɑː/ sámi

/ˈsɑː.mi/

Voyelle longue.
3.  â 

(pour montrer un raccourcissement)

/ɑː/ adlâret

(adlavaret)

/ad.lɑː.ʁet/

Voyelle longue

En breton le « v » a tendance à disparaître lorsqu'il est entre deux voyelles. Ainsi, la partie du mot raccourcie laisse sa place à une voyelle longue, de cette manière : adalavaret > adlâret. Le v disparaissant les deux « a » fusionnent et s'allongent.

Dérivés de « e »
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  è 

(pour montrer un raccourcissement)

/ɛ/ èl

(evel)

/ˈɛl/

/e/
2.  é 

(dialectale : Gw.)

/e/ é-raok

(a-raok)

/e.'ʁɔ:k/

3.  ê 

(pour montrer un raccourcissement)

/ɛ/ adstêr

/ad.ˈsteʁ/

/e/
Dérivés de « i »
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  ì 

(pas d'emploi)

-
 í 

(pas d'emploi)

-
 î 

(pas d'emploi)

-
Dérivés de « o »
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  ò 

(dialectale : Gw.)

/ɒ/ òr

(war)

/oːʁ/

Voyelle longue
/oː/ Voyelle longue
2.  ó 

(emprunt mot étranger)

/o/ Rosselló

(nom de lieu)

/ʁo.ˈsɛlː.o/

3.  ô 

(pour montrer un raccourcissement)

/oː/ kornôg

/kɔʁ.ˈnoːk/

Voyelle longue
Dérivés de « u »
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  ù 

(très commun car présent dans la marque du pluriel -où)

/u/

(~KLTGo)

a-dachadoù

/a.da.ˈʃaˑ.du/

/ɔw/

(~Gw)

a-dachadoù

/a.da.ˈʃaˑ.dɔw/

2.  ú 

(emprunt mot étranger)

-
3.  û 

(pour montrer un raccourcissement)

goûg

(gouzoug)

/ˈɡuːk/

Voyelle longue

En breton le « z » a tendance à disparaître lorsqu'il est entre deux voyelles. Ainsi, la partie du mot raccourcie laisse sa place à une voyelle longue, de cette manière : gouzoug > goûg. Le z disparaissant les deux « ou » fusionnent et s'allongent.

Voyelles nasales

  • Les voyelles sont nasalisées lorsqu’elles sont suivies d’un  n  ou d’un  m , ces lettres étant toujours prononcées (contrairement au français). Ainsi « e vezan » (je serais) sera prononcé /e ve(z)ãn/. Mais les graphies  nn  ou  mm  induisent une prononciation de la voyelle sans nasalisation, comme celle du prénom « Yann » /janː/ (les français ont tendance à entendre /janː(d)/) ou celle du prénom, traditionnellement orthographié, « Efflamm » /ɛ.flamː/.
  • Le tilde  ◌̃  sur le  ñ  indique que celui-ci ne doit pas être prononcé. Le verbe « bezañ » à l'infinitif se prononcera /be(z)ã/ ou /be(z)a/.

Forme nasale du « a »

Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  a  /ã/ amzer

ãm.zɛʁ/

emploi ou plan Voyelle courte
/ãˑ/ Voyelle semi-longue
/ãː/ anat

ãː.nat/

(hindi : माँ) Voyelle longue
« e » fermé
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  e  /ẽ/ renk

/ˈʁŋk/

(hindi : में) Voyelle courte
/ẽˑ/ Voyelle semi-longue
/ẽː/ enez

/ẽː.nes/

Voyelle longue
« e » ouvert
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  e  /ɛ̃/ peñs

/ˈpɛ̃s/

pince ou plein Voyelle courte
/ɛ̃ˑ/ Voyelle semi-longue
/ɛ̃ː/ eñvor

ɛ̃ː.vɔʁ/

(hindi : मैं) Voyelle longue

Forme nasale du « i »

Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
3.  i  /ĩ/ biñs

/ˈbĩs/ ou /'bis/

Voyelle courte
/ĩˑ/ Voyelle semi-longue
/ĩː/ fval

/ˈfĩː.val/ ou /'f.val/

(hindi : हीं) Voyelle longue
« o » fermé
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  o  /õ/ Voyelle courte
/õˑ/ Voyelle semi-longue
/õː/ Voyelle longue
« o » ouvert
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  o  /ɔ̃/ tonn

/ˈtɔ̃nː/

don Voyelle courte
/ɔ̃ˑ/ Voyelle semi-longue
/ɔ̃ː/ ton

/ˈtɔ̃ːn/

(hindi : क्यों) Voyelle longue

Forme nasale du « u »

Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
5.  u  /ỹ/ ps

/ˈpsː/

Voyelle courte
/ỹˑ/ Voyelle semi-longue
/ỹː/ unan

ỹː.nãn/

Voyelle longue

Remarques concernant les voyelles nasales

  • a : Cette voyelle est très similaire a la voyelle nasalisée du français.
  • e : Le  e  nasalisé breton s'approche très fortement de la prononciation de son équivalent français.
  • i : Le  i  nasalisé n'est pas présent partout dans le domaine bretonnant et dans tous les idiolectes. Ainsi on entendra facilement /i/ tandis que d'autres personnes auront tendance à dire /ĩ/ dans ces mêmes mots.
  • o : Le  o  nasalisé breton est semblable au  o  nasalisé français.
  • u : De la même manière que le  i  nasalisé n'est pas présent dans tout le domaine bretonnant, le  u  nasalisé breton n'est pas présent partout ni dans tous les idiolectes. Ainsi on pourrait entendre parfois /y/ la ou il est possible d'entendre /ỹ/ dans d’autres.
    • Question : le /y/ non-nasalisé dans les cas où certains le nasalisent aurait-il tendance à être allongé ?

Maintenant que nous avons étudié les voyelles, intéressons-nous dès à présent aux consonnes.

Consonnes

Consonnes sourdes

Sourdes
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  k  /k/ kazh

kɑːs/

cale
/t͡ʃ/

(devant et après la voyelle  i , dans une partie du Centre Bretagne bretonnant dit "Kreiz Breizh")

kig

/t͡ʃic/

/c/

(devant et après la voyelle  i , dans grosso-modo le Gw.)

kig

/cic/

2.  t  /t/ tal

tɑːl/

truc
3.  p  /p/ per

peːʁ/

poire
4.  ch  /ʃ/ sach

/ˈsa.ʃã/

chat
5.  f  /f/ fri

fʁiː/

folle
6.  h  /h/ had

hɑːt/

(anglais : hot)
7.  s  /s/ skol

skoːl/

seau

Consonnes voisées

Voisées
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  g  /ɡ/ gad

ɡɑːt/

garigue
2.  d  /d/ don

dɔ̃ːn/

donne
/d͡ʒ/

(dialectal)

3.  b  /b/ bag

bɑːk/

bol
4.  j  /ʒ/ jod

ʒoːt/

jeune
5.  v  /v/ aval

/ˈɑː.val/

vrai
/ʋ/ (dialectal)
- /f̬/ va fenn

/va ˈf̬ɛnː/

/v̝/ va fenn

/va ˈv̝ɛnː/

/ɥ/ (dialectal)
/w/ (dialectal)
6.  h  /ɦ/
muet ho

/o/

heure
7.  z  /z/ azen

/ˈɑː.zen/

zoo

Tableau récapitulatif montrant l’opposition sourde/voisée

Le tableau suivant montre l’opposition entre les consonnes sourdes/voisées rangées selon l’ordre du tableau des mutations consonantiques : K, T, P, bien connue des bretonnants puis il est rangé par ordre alphabétique.
Sourdes Voisées
Écriture communePrononciationCommentaire Écriture communePrononciationCommentaire
1.  k  /k/  g  /ɡ/
2.  t  /t/  d  /d/
/d͡ʒ/ Dialectal : devant e, i.
3.  p  /p/  b  /b/
4.  ch  /ʃ/  j  /ʒ/
5.  f  /f/  v  /v/
/ʋ/ (dialectal)
- /f̬/

- /v̝/

/ɥ/ (dialectal)
/w/ (dialectal)
6.  c'h  /χ/  h  /ɣ/
/ɦ/
/x/ /h/ (sourde)
// h dit muet.
7.  s  /s/  z  /z/

Remarques concernant les consonnes

  • Le  h  dit « muet » est bien souvent écrit pour éviter la confusion entre plusieurs homophones comme le couple « o » (leur/leurs) et « ho » (vos/votre) qui n’apportent pas les mêmes mutations. Voici un autre couple d’opposition « a » (particule verbale, apporte une mutation) et « ha » (et, ne fait pas muter). Bien souvent, la seule manière de ne pas confondre les deux éléments se trouve dans les mutations, ce sont ces mutations-là dont il faut privilégier la maîtrise car elles ont un rôle de désambiguïsation.

 C’h  sourd

Sourd
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  c’h  /χ/ a-droc'h-taol

/a.dʁɔχ.ˈta.oːl/

(allemand : nach)
2.  c’h  /x/ sac’h

/ˈsax/

3.  c’h  /h/ a-c'haoliata

/a.ha.olja'ta/

 C’h  voisé

Voisé
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  c’h  /ɣ/ troc’h

/ˈtʁoː.ɣã/

(hindi : हीना)
2.  c'h  /ɦ/ a-c'hin

/a.ɦin/

Tableau récapitulatif montrant l'opposition sourde/voisée du cas du  C'h 

Sourdes Voisées
Écriture communePrononciationCommentaire Écriture communePrononciationCommentaire
1.  c'h  /χ/  c'h  /ɣ/
2.  c'h  /x/  c'h  /ɦ/
3.  c'h  /h/

Remarques concernant le  c’h 

  • Le  c’h  breton semble couvrir jusqu’à cinq phonèmes, les voici répartis du plus « dur » au plus « doux » : /χ/, /x/, /ɣ/, /ɦ/, /h/.
  • La majeure partie du temps le « c'h » semble être prononcé comme dans la colonne « voisée ».
Cas du  l 
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  l  /l/ lann

lãnː/

lande Il semblerait que le breton n’ait qu'une seule prononciation pour le « l ».
Cas du  r 

 R  sourd

Sourd
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  r  /r̥/

 R  voisé

Voisé
Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  r  /r/ roue

ruː.e/

roule Il semblerait que les linguistes bretonnants ont tendance à noter /r/ à la place de /ʁ/, par facilité. De par le fait que /ʁ/ ne se trouve pas sur le clavier. Il semble être jugé compliqué à réaliser à cause des raccourcis-claviers.
2.  r  /ʁ/ bakterienn

/bak.te.ˈʁi.ɛnː/

Semble être la forme prononcée la plus commune.

Notons que le /ʁ/ était présent dans certains endroits avant la francisation forcée qu'a connu le territoire brittophone.

3.  r  /ʀ/ c'hwirinat

/xwi.ˈʀi.nat/

Il semblerait qu'il ait du plomb dans l'aile. Certains le trouvent « amusant[4] », d'autres le trouvent agaçant, car jugé forcé, ridicule et archaïque.
4.  r  /ɾ/

Cas des nasales

Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  m  /m/ mab

mɑːp/

molle
2.  n  /n/ noz

noːs/

nuit

Remarques concernant les nasales et les liquides

  • /l/, /m/ ou /n/ ne posent pas de problèmes particuliers : la prononciation correspond à la convention orthographique[4].
  • Le problème du « r » est tout autre. En breton, comme dans d’autres langues (dont le français), il y a (eu) une évolution historique récente. Il y a plusieurs façons de prononcer un « r » sonore. Et certains sous-dialectes bretons disposent même d’un « r » sourd[4].
    • Le « r » sourd dont nous parle Mikael Madeg dans son livre est retranscrit en API /r̥/, ce « r » dit sourd est retranscrit  rh  en gallois.
    • Il n’est pas rare d'entendre en breton vannetais un /ɾ/ dit « r battu ».

Semi-consonnes ou semi-voyelles

Écriture communePrononciationEnregistrementExempleSimilaire àCommentaire
1.  u  /ɥ/ kuit

/ˈkɥit/

huile
2.  w  /o/

(dans certains coin du L.)

gwelet

/gˈeː.let/

/w/ gwenn wɛnː/ oui /v/ à l’initiale en Léonard, parfois /o/ et /u/.[5]
/ɥ/

(dialectal)

gwenn

ɥɛnː/

3.  y  /j/ yod /joːt/ yeux

Digrammes

Voir aussi

Trigrammes

Voir aussi

Références

  1. Mikael Madeg, Traité de prononciation du breton du Nord-Ouest à l’usage des bretonnants, Emgleo Breiz, Brest, 2010, page 23
  2. Mikael Madeg, Traité de prononciation du breton du Nord-Ouest à l’usage des bretonnants, Emgleo Breiz, Brest, 2010, page 24
  3. Mikael Madeg, Traité de prononciation du breton du Nord-Ouest à l’usage des bretonnants, Emgleo Breiz, Brest, 2010, page 25
  4. Mikael Madeg, Traité de prononciation du breton du Nord-Ouest à l’usage des bretonnants, Emgleo Breiz, Brest, 2010, page 21
  5. Mikael Madeg, Traité de prononciation du breton du Nord-Ouest à l’usage des bretonnants, Emgleo Breiz, Brest, 2010
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